Intelligence artificielle, dispositifs de simulation, arbres décisionnels, les outils numériques s’installent au quotidien dans la formation et la pratique médicale. Ces outils connaissent un plein essor et l’ambition est affichée : avec le plan Innovation Santé 2030 annoncé par le Président de la République, l’idée est de faire de la France une des premières nations innovantes en santé en Europe.
Qu’ont ces outils en commun ? Développés à partir d’un grand nombre de données qualitatives et quantitatives, et forts de leur capacité de calcul, ils sont dotés d’une grande puissance. Si l’on prend l’exemple de l’intelligence artificielle, cette dernière sera donc particulièrement apte à reconnaître un phénomène pour lequel elle aura été entraînée, et d’autant plus qu’elle aura été confrontée un grand nombre de fois à ce phénomène au cours de son apprentissage.
Les dispositifs de simulation, quant à eux, tâchent de reproduire des situations au plus proche de la réalité. Les progrès technologiques en la matière permettent une expérience toujours plus immersive. Ainsi, le recours à la simulation est plébiscité dans un cadre pédagogique, où l’apprentissage passe par la répétition, qu’il s’agisse de gestes, de réaction face à une situation ou de réalisation d’un protocole.
La médecine constitue une pratique où l'inattendu s’invite : chaque diagnostic, pronostic ou thérapeutique est associé à une marge d’erreur, et le caractère relationnel du soin est intrinsèquement dépendant de liens humains.
Ainsi, ces outils numériques peuvent-ils nous aider à nous préparer au mieux aux situations rares ou inattendues de la pratique ?
Parmi l’étendue de solutions numériques existantes, on retrouve des initiatives de simulation de consultations, de gestes médicaux ou bien encore d’opérations. Ceux-ci proposent par exemple la simulation de consultations pour des maladies génétiques rares, ou pour un suivi de pathologie chronique. Ainsi, ces outils permettent une première appréhension d’une situation à laquelle un praticien, de surcroît s’il est en formation, n’a pas souvent l’occasion de rencontrer. La possibilité de pouvoir répéter une situation, sans conséquences puisqu’il ne s’agit d’une réalité virtuelle, a son intérêt pédagogique.
Ainsi, il semble que ces outils puissent apporter la possibilité de répétition d’une situation voire de découverte d’une situation à laquelle le praticien n’aurait pas accès. Ils ont de ce fait leur place au sein de la pédagogie et la pratique médicale. Reproduire le lien humain et le caractère spontané des situations médicales dans toute leur complexité semble plus difficilement reproductible, cependant ces outils numériques sont à penser comme un support permettant de dégager du temps médical ainsi que de renforcer la formation des praticiens, pour qu’ils soient toujours mieux préparés à une bonne prise en charge du patient.